L’homme ne perçoit pas l’espace de manière homogène : le cerveau code l’espace proche du corps différemment de l’espace lointain. L’espace situé immédiatement autour du corps est appelé l’espace péri-personnel (EPP). Cet espace est particulièrement important au niveau comportemental car c’est à travers cet espace que nous interagissons avec le monde extérieur. Au moins deux fonctions sont attribuées à cet EPP : la protection du corps et l’élaboration d’actions dirigées vers un but. A ce jour, les travaux étudiant l’EPP se sont principalement intéressés aux limites antérieures de l’EPP, i.e. la partie de l’EPP devant le corps, et les limites postérieures de l’EPP, derrière le corps, restent peu explorées. Pourtant, il est particulièrement important de comprendre comment est représenté l’EPP postérieur puisque l’espace derrière le corps est une zone de vulnérabilité en termes de monitoring sensoriel et d’action défensive.
Un paradigme permettant d’étudier dynamiquement l’EPP a été développé récemment (Canzoneri et al. 2012 ; Hobeika et al. 2020). Ce protocole se base que la qualité multisensorielle de l’EPP et consiste en un test d’interaction audio-tactile. La tâche du sujet est de détecter un stimulus tactile. Il entend en même temps un stimulus auditif dynamique qui n’est pas pertinent pour la tâche. Lorsque le son arrive dans l’EPP du sujet il interagit avec le stimulus tactile, ce qui a pour effet de diminuer significativement le temps de réaction au stimulus tactile. L’EPP peut donc être étudié en examinant les effets de l’interaction audio-tactile en fonction de la distance de la source sonore.
En s’appuyant sur ce paradigme comportemental, l’étudiant examinera l’EPP dans les hémichamps antérieur et postérieur chez le sujet sain.