Présentation des sciences cognitives par Franck Ramus dans le cadre du 19e Forum des Sciences Cognitives 

Les sciences cognitives s'intéressent aux grandes fonctions mentales comme la perception, la mémoire, le raisonnement, le langage, les émotions, la motricité, la communication, etc. Elles ont pour but l'étude conjointe des propriétés formelles et algorithmiques de ces fonctions mentales, des mécanismes psychologiques qui les sous-tendent, et des mécanismes biologiques qui les rendent possibles (des gènes jusqu'aux circuits et aires dans le système nerveux).

Elles s'intéressent aussi à leurs équivalents ou précurseurs chez l'animal, à l'influence des variations culturelles sur leur fonctionnement chez l'homme, à leur développement chez le nourisson ou le jeune enfant, à leur altération dans certaines pathologies neurologiques, psychiatriques ou développementales. Elles cherchent plus généralement à saisir les rapports complexes qui se nouent entre les compétences de l’espèce et la culture au sens le plus large.

Elles s'inspirent ainsi des programmes de recherche de la psychologie expérimentale, de l'éthologie, de la physiologie et de la neurobiologie, mais aussi de concepts et théories relevant des sciences humaines et sociales, philosophie,  linguistique, anthropologie. L'une des hypothèses centrales en sciences cognitives est que les fonctions mentales peuvent être décrites comme des processus de traitement de l'information. Cette hypothèse permet de déployer l'arsenal théorique de disciplines comme les mathématiques, l'informatique et la physique statistique, des méthodes d'apprentissage statistique (machine learning), inférence Bayésienne ou encore d'apprentissage par réseaux profonds (deep learning) pour mettre au point des théories explicites et testables de ces fonctions mentales.

La recherche en sciences cognitives a pris son essor dans de nombreux pays industrialisés qui ont su y voir à la fois un champ scientifique prometteur et une source d'applications industrielles pour le futur. Ces pays se sont dotés de structures académiques adaptées aux particularités de ce nouveau champ (instituts, centres de recherche, formations doctorales). En France, le Ministère de la Recherche ainsi que plusieurs centres (CNRS, INSERM, CEA) ont continûment soutenu des programmes incitatifs dans le champ des sciences de la cognition.

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